En zone contaminée (zone de 10km autour d'un foyer de grippe aviaire) : les chats doivent être maintenus enfermés
(le transport en cage reste autorisé)
N.B. : il n'existe pas de vaccin spécifique pour le chat
La grippe aviaire est avant tout une maladie des oiseaux
C'est pourquoi les mesures prises concernent tout d'abord les oiseaux : oiseaux sauvages d'une part, oiseaux domestiques d'autre
part, afin de détecter immédiatement la présence de la maladie (voir les textes des J.O.).
Concernant les oiseaux sauvages, l'avifaune sauvage est actuellement sous haute surveillance, toute mortalité anormale,
inexpliquée, fait l'objet d'une enquête de la part des DSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires). Les
canards, cygnes et oies sont soumis à une attention particulière.
Concernant les oiseaux domestiques, ceux-ci doivent être confinés ou faire l'objet de mesures équivalentes destinées à
prévenir l'éventuelle contamination par les migrateurs. Les élevages (quelle que soit leur taille, même la micro basse-cour
d'ornement) doivent être déclarés et subir une visite sanitaire (visite réglée par l'administration au vétérinaire). Tout
oiseau malade ou mort dans l'élevage doit être signalé au vétérinaire. La vaccination complète le dispositif dans
certaines circonstances particulières.
Compte tenu d'une incubation très courte chez les oiseaux et d'une contamination entre oiseaux très rapide (par ingestion de matières
fécales contaminées et par voie respiratoire), ces mesures permettent de réagir rapidement en cas d'apparition d'un cas
d'influenza aviaire hautement pathogène (H5N1).
Occasionnellement et sporadiquement, la grippe aviaire peut toucher d'autres espèces, cela est connu depuis longtemps
Grippe aviaire chez l'homme
Oui, l'homme est sensible au virus de la grippe aviaire
La transmission du virus aviaire des oiseaux à l'homme est connue depuis longtemps (descriptions dans les années 50).
Initialement considérée comme exceptionnelle, on s'est rendu compte dans les années 90 qu'il fallait rattacher à
la grippe aviaire des cas de conjonctivites et de syndromes grippaux ne nécessitant aucune hospitalisation (résultats
d'une enquête sérologique !).
La peste aviaire n'a été classée comme zoonose (maladie transmissible de l'animal à l'homme) qu'en 1996, à l'époque
de la "grippe du poulet de Hong Kong".
Non, il n'y a pas d'épidémie chez l'homme actuellement
L'épizootie (chez les oiseaux donc) actuelle, qui a débuté officiellement en 2003, est à
l'origine au 10 mars 2006 de 97 décès dans le monde (voir chiffres
OMS au 10 mars 2006 et Nombre
cumulé de cas humains de grippe aviaire H5N1 notifiés à l'OMS
pour l'actualisation des chiffres).
Les cas en question faisaient suite à un contact direct avec des volailles malades, et ce dans des conditions de promiscuité particulières.
Ces chiffres sont également à comparer aux chiffres de la grippe saisonnière chez l'homme : chaque année en France,
la grippe humaine touche 1 à 7 millions de personnes avec en moyenne 2 000 décès par an.
Il n'a pas été mis en évidence de contamination homme / homme. Il y a bien quelques cas douteux ponctuels
mais ils correspondent à des cas de figures un peu particuliers et ne sont pas significatifs statistiquement.
Grippe aviaire chez le chat
Oui, le chat est sensible au virus de l'influenza aviaire
La encore, les données ne sont pas toutes nouvelles (voir Historique
de l'Influenza aviaire chez le chat et autres félidés, site FAO).
Dés les années 70, des données expérimentales montraient la possibilité du passage au chat.
Des cas spontanés apparus en 2003 puis 2004 sur des félins en captivité et quelques cas spontanés chez des chats ont
confirmé la réceptivité de ces espèces.
Oui, la transmission félin-félin est possible
Une étude de 2004 (voir Avian H5N1 influenza in cats) réalisée dans des conditions
expérimentales sévères fait état du passage du virus d'un chat infecté expérimentalement à un
chat "sentinelle" : 3 chats SPF (c'est à dire élevés en laboratoire, exempts de germes pathogènes spécifiques)
infectés massivement par voie intra trachéale ont pu excréter suffisamment de virus pour contaminer des chats "contact".
Donc, c'est possible MAIS
Qu'en est-il sur le terrain ? si plusieurs cas apparaissent en même temps (cas de félins regroupés en parc zoologique en Asie ou de
chats hébergés en Autriche dans un refuge accueillant un cygne malade !), il est difficile de distinguer une contamination de félin
à félin d'une contamination simultanée à la même source. En tous cas, il n'a pas été observé de
flambée épidémique chez le chat.
MAIS il convient de relativiser ces données et d'avoir en tête :
Le très faible nombre de cas observés spontanément chez le chat par rapport au
nombre de contaminations auquel il est exposé.
Compte tenu de la circulation du virus dans la faune sauvage et du mode de vie du chat,
celui-ci est bien exposé aux contaminations naturelles.
Or les cas spontanés chez le chat sont rares. Un chat en Allemagne et en Autriche, quelques chats en Asie, à comparer
aux millions de chats qui vagabondent toute la journée pour ne rentrer chez eux que le soir .... c'est peu.
L'absence de mortalité anormale chez le chat dans les pays exposés au virus depuis plusieurs années. Cela signifie
qu'il n'y a pas d'épidémie au sein de l'espèce féline malgré une circulation intense du virus dans le milieu naturel.
La réceptivité du chat au virus influenza et la transmission de chat à chat sont donc faibles ....
L'absence de transmission du chat à l'homme.
Le fait que le chat ne constitue pas un réservoir du virus.
La situation du chat et de l'homme sont donc au jour d'aujourd'hui très
comparables : les cas humains et félins de grippe aviaire sont en quelque
sorte des "erreurs du virus"
La contamination de l'homme comme celle du chat se fait à partir des oiseaux et
nécessite des conditions bien spécifiques (dose infectieuse élevée correspondant
au mode de contamination de l'espèce, promiscuité, confinement, etc.).
Il n'y a pas de passage significatif homme-homme ou chat-chat à l'origine
d'épidémie dans l'une ou l'autre espèce (quelques cas douteux chez
l'homme, contamination prouvée expérimentalement chez le chat dans des
conditions très éloignées des conditions naturelles, mais rien
de significatif sur le terrain).
Le nombre de cas est très faible par rapport aux occasions de rencontre
avec le virus (nombre élevé d'oiseaux malades donc contagieux) et par
rapport aux effectifs (tant humains que félins) (voir Historique
du H5N1, tableau de 3 colonnes : date / cas animaux / cas humains).
Pourquoi les autorités prennent-elles tant de précautions s'il s'agit
d'une maladie aussi rare ? Le maintenant fameux "principe de précaution"
Entre autres raisons :
La zone dans laquelle le virus aviaire circule actuellement (et ce depuis 2-3 ans)
s'étend progressivement. Initialement localisé en Asie (c'est bien loin),
le virus atteint maintenant l'Europe (voir Historique
du H5N1, par l'OMS).
Le H5N1 semble particulièrement virulent et le nombre de cas mortel est plus élevé que dans les épisodes
précédents de grippe aviaire.
Il faut dire également que cet épisode dure depuis plusieurs années, contrairement aux autres fois.
Cette idée de mortalité élevée est peut-être à
tempérer. Une étude épidémiologique publiée en janvier 2006 suggère
que les cas de grippe aviaire chez l'homme (symptômes pseudo grippaux, non mortels puisque les ex-malades ont répondus à l'enquête
épidémiologique) sont sous-estimés dans les zones rurales (donc à risque) en Asie. Donc bonne nouvelle, les cas non mortels sont
certainement sous estimés (voir Brève,
en français, sur CNRS)
Les virus grippaux ont une fâcheuse tendance aux mutations et réassortiments viraux : en clair, un nouveau virus peut toujours apparaître.
Cela a toujours été le cas avec les influenza, il n'y a pas de raison que cela s'arrête en 2006.
Les épidémies de grippe décimant la population humaine sont cycliques.
Statistiquement, la prochaine ne devrait plus tarder ... et elle viendra un jour.
Et donc, la possibilité de l'éventualité d'une catastrophe (l'humanité
gagnant le gros lot avec un virus mutant adapté à l'homme) n'est pas à
écarter dans un avenir plus ou moins proche.
Faut-il avoir peur de son chat ? Faut-il avoir peur pour son chat ?
Dans les zones où le virus est absent
Dans les zones où il n'y a pas de virus, le risque de l'attraper est nul ! C'est vrai pour les oiseaux, c'est vrai pour l'homme, c'est vrai pour d'autres
maladies, et c'est même vrai pour le chat. C'est d'ailleurs ce que dit l'Afssa, en des termes choisis, dans son
Communiqué de presse du 3 mars 2006 et ça semble assez évident.
Bilan
Risques :
pour le chat : nul
pour l'homme : nul
Mesures à prendre :
pour le chat et pour l'homme : aucune
pour les oiseaux sauvages : surveillance de toute mortalité anormale
pour les oiseaux domestiques : mesures destinées à éviter toute contamination à partir des oiseaux sauvages
(voir le cas des oiseaux)
Dans les zones où le virus est présent (élevage contaminé, lieu où a
été découvert un oiseau mort de grippe aviaire)
Il y a tout d'abord des données épidémiologiques
rassurantes : depuis 3 ans que
dure l'épizootie chez les oiseaux à travers le monde, il n'a pas été mis en évidence
d'épidémie chez le chat, ni de contamination humaine par le chat.
Séquence d'événements
Probabilité de survenue
Risque
La contamination du chat par un oiseau infecté
Possible en milieu très contaminé mais peu probable
Très faible pour le chat
La contamination de l'homme à partir du chat
N'a jamais pu être mise en évidence
Nul à négligeable pour l'homme (afssa)
Les mesures conseillées par l'Afssa vis à vis des chats (et des chiens) "au cas où" et suivies par
le législateur sont des mesures de bon sens, même si leur mise en oeuvre est délicate !
Ne pas laisser vagabonder les chats dans une zone de 10 km autour de l'endroit où un foyer de grippe aviaire a été découvert.
Du point de vue pratique, confiner un chat habitué à sortir, ce n'est pas simple, tout le monde est d'accord.
Mais si on regarde le reste des mesures, qui concerne monsieur et madame tout le monde, on comprend l'objectif !
Les déplacements des habitants sont contrôlés dans une zone dite de protection de 3 kilomètres
autour du foyer, et d'autres mesures restrictives sont prises dans un rayon de 7 km
supplémentaires (zone dite de surveillance), de manière à ne pas
transporter le virus sur les chaussures, les pneus de voiture etc.
Dans le cas d'un élevage, tous les oiseaux sont abattus et détruits, les locaux désinfectés, etc.
Et à côté de cela, n'importe quel chien ou chat pourrait circuler librement
et faire voyager le virus, le transporter sur ses coussinets vers d'autres oiseaux !
L'éventuelle contamination d'un chat ne peut se faire que s'il entre
en contact avec le virus. Le chat enfermé dans la maison n'a aucune
raison de rencontrer le virus. Un chat confiné n'attrapera donc pas la
grippe. S'il n'a pas la grippe il lui est impossible de la transmettre
à son humain préféré.
1 + 1 = 2.
Surveiller toute mortalité anormale de chats
Il s'agit là d'une application du principe de précaution, le mot d'ordre étant : on n'est jamais trop prudent.
Cela suppose de ne pas avoir zigouillés tous les chats avant !
Bilan
Risques
pour le chat à partir des oiseaux :
le chat qui vadrouille : risque faible
le chat tranquillement installé sur votre canapé : risque nul
pour l'homme à partir des oiseaux :
oiseaux sauvages : risque très faible en France compte tenu de notre mode de vie, infime avec des précautions de bon sens
volaille dans notre assiette : risque nul puisque les volailles infectées sont détruites et n'arrivent pas chez le consommateur
pour l'homme à partir du chat : risque négligeable à nul
Mesures à prendre :
les chats doivent être maintenus enfermés dans un rayon de 10 km autour d'un foyer de grippe aviaire
Arrêté du 3 mars 2006
les humains doivent respecter les règles d'hygiène de bon sens (ne pas toucher les fientes, ne pas toucher les cadavres, ne pas
barboter dans la mare aux canards, etc.)
les personnes réellement exposées à des oiseaux infectés à titre professionnel doivent suivre certaines
recommandations
plus spécifiques