Véronique DUBOS (F)

Mise à jour février 2004

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Peser ses chatons

[Ils font la queue pour passer sur la balance]

Suivre le développement et la croissance du chaton

La croissance au sens large est un phénomène complexe :

  • "Développement" comportemental,
  • Développement statural : le chaton grandit en hauteur, en largeur ; les proportions changent (grosse tête chez le nouveau-né, etc.)
  • Croissance pondérale : le chaton prend du poids.

Surveiller l’évolution pondérale de ses chatons est on ne peut plus simple : il suffit de les peser ! On peut très facilement savoir combien de grammes ils prennent par jour et établir une courbe de poids.

Pourquoi peser ses chatons ? L'importance du suivi de la courbe de poids

Le suivi de la croissance est totalement rentré dans les mœurs en médecine humaine : les gamins sont régulièrement pesés et mesurés. Une anomalie amène par exemple le médecin :

  • à rechercher une affection "physique" (maladie infectieuse, anomalie hormonale, malformation congénitale, etc.) (1),
  • à envisager une affection "psychologique" (2) (du gosse simplement mal dans sa peau à celui qui est maltraité, ce type de perturbation altère potentiellement la croissance),
  • ou à revoir les conditions de vie de l’enfant (alimentation, hygiène, etc.) (3).

Les éleveurs ont également intérêt à s’intéresser de très près à la courbe de poids de leurs chatons. Le parallèle avec ce qui est fait chez l’homme est flagrant. A travers la pesée des petits, l’éleveur dispose d’un moyen à la fois très simple, gratuit et très performant de contrôler :

  • l’état de santé des chatons, ce qui permet le dépistage précoce d’une affection (équivalent de 1).

Si un chaton ne grossit pas alors qu’il n’a que ça à faire de sa journée, c’est qu’il a de bonnes raisons ! C’est souvent un chaton malade. De plus, un chaton qui ne grandit pas normalement, quelle qu'en soit la cause, est fragilisé par son état de dénutrition. Ses défenses immunitaires sont amoindries et il attrape plus facilement toutes sortes de maladies infectieuses. Une bonne croissance des chatons est donc à la fois signe de bonne santé et gage d'un chaton vigoureux, capable de se défendre face à la maladie.

  • la bonne adaptation de ses méthodes d’élevage aux besoins de ses chatons. Je pense entre autre aux stress engendrés par les contraintes appliquées inconsciemment aux chattes et à leurs chatons (équivalent de 2), au contrôle du sevrage ou au suivi toujours délicat de l’allaitement au biberon (équivalent de 3).

Connaître le poids et la vitesse de croissance des chatons d’une portée permet d’adopter rapidement une attitude adaptée aux circonstances : supplémenter à temps les nouveau-nés, démarrer le sevrage, etc.

Quel outil pour suivre la courbe de poids ?

Chez l’homme, des courbes types ont été établies. Elles sont variables selon les régions (le japonais moyen ne pousse pas comme le nordique type), et réactualisées de temps en temps pour tenir compte des répercussions qu’ont les variations des modes de vie sur la croissance (l’amélioration des conditions d’hygiène et d’alimentation dans les pays développés font qu’un gamin d’aujourd’hui n’a pas la même stature que celui d’il y a 50 ans).

Chez le chat, les données dont nous disposons sont on ne peut plus fragmentaires. Certains se contentent d’ailleurs d’estimer la croissance "au feeling", ce qui conduit à laisser s'installer des retards de croissance par manque de repères chiffrés. L'éleveur doit le plus souvent se contenter d’une courbe moyenne "chat" (les différences pourtant flagrantes entre races n’ont pas été réellement étudiées) ou d’une courbe moyenne "maison" (chacun se contente de sa version personnelle, avec toutes les imprécisions et imperfections que cela suppose).

Il existe néanmoins quelques données :

Allure générale de la courbe de croissance du chaton.

Indépendamment des valeurs chiffrées, il existe une courbe type, qui ne dépend que de facteurs physiologiques de base.

Données chiffrées de la croissance du chaton.

Fonctions de la race, du sexe du chaton, de la taille de la portée etc., ces données ne s'inventent pas, elles ne se calculent pas en laboratoire. Elles ne dépendent que de la bonne volonté des éleveurs à mettre en commun leurs données, c'est à dire confier à quelqu'un le soin de compiler les poids de leurs chatons en fonction de différents paramètres, de manière à estomper l'influence des conditions d'élevage (alimentation, soins, microbisme, etc.), des lignées (plus ou moins précoces, plus ou moins lourdes, etc.). Bref, si les éleveurs veulent des chiffres, il faut qu'ils se prennent par la main et fassent un petit effort ...

Vous pouvez participer à une étude sur la croissance des chatons.

Analyse d'une courbe de croissance : les points à surveiller, les causes des anomalies.