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Véronique DUBOS Septembre 2003, mise en ligne 02 décembre 2004 0 Le sevrageLe sevrage du chaton
Il existe dans la vie du chaton deux périodes critiques : la période périnatale (naissance et premiers jours de vie) et la période péri sevrage. Très concrètement, ces épisodes correspondent dans les élevages à des pics de mortalité (% de chatons morts) et de morbidité (% de chatons malades) (Figure 1).
Figure 1 : Mortalité et morbidité chez le jeune en fonction de l’âge. Une période à haut risqueLe pic observé grosso modo entre 4 semaines et 2 mois correspond à la conjonction sur cette période de plusieurs facteurs de risque, en particulier :
Le simple bon sens permet de diminuer l’impact des troubles survenant à cette période :
La balance, petit instrument simple s'il en est, vous permet de suivre cette période délicate du développement du chaton. Peser ses chatons permet de suivre au mieux leur croissance. Les risques du sevrageTransition correcte et sous-alimentation relative.Quasi systématiquement, vers 4-5 semaines, le chaton est exposé à un certain degré de sous-alimentation.
Cette phase de sous alimentation est facile à objectiver à l’aide de la courbe de poids des chatons. Pendant environ une semaine, généralement entre 4 et 5 semaines, la courbe de poids tend à stagner et le gain de poids diminue. Par exemple, au lieu de prendre 10-15 g par jour, le chaton n’en prend plus que 5 ou 7. (Figure 2).
Figure 2 : Transition alimentaire réussie. Sous-alimentation pathologique et maladies infectieuses lors de la transition alimentaire.Les ennuis commencent lorsque la période de sous-alimentation se prolonge anormalement ou est particulièrement intense. Cette sous-alimentation grave se traduit dans les courbes de poids par une stagnation durable du poids du chaton (parfois 1- 2- 3 mois), ou même une perte de poids (Figure 3). Ce cas de figure n’est pas rare. Il se présente en particulier :
Les risques pour le chaton sont alors élevés. Cette sous-alimentation grave entraîne une franche diminution des défenses immunitaires, à un moment où les anticorps maternels diminuent et où le chaton subit une exposition accrue aux agents infectieux. On observe alors l’émergence d’affections opportunistes, causées par des germes habituellement peu pathogènes. Ces épisodes infectieux sont eux même responsables d’une dénutrition secondaire. Si par malheur circulent en plus dans l’élevage des germes particuliers (coryza par exemple) on arrive rapidement à des catastrophes.
Figure 3 : Transition alimentaire mal supportée. La transition alimentaire et le risque de troubles digestifs.Le chaton de un mois n’a pas le potentiel digestif d'un adulte. Ses enzymes digestifs ne sont pas encore parfaitement efficients, sa flore digestive n’est pas encore adaptée, la capacité de son tube digestif est réduite, etc. L’emploi d’aliments peu digestibles, une modification brutale de régime, une surcharge alimentaire (chaton glouton), un nombre de repas insuffisant, etc. perturbent l’absorption, modifient la flore digestive, favorisent les fermentations et entraînent des troubles digestifs. Ces troubles digestifs entraînent à leur tour dénutrition et anorexie : le chaton entre dans le cycle sous-alimentation / baisse de résistance / émergence d’affections opportunistes.
Comment se passe normalement la transition alimentaire ?Que se passe-t-il si on "laisse faire la nature" sans se casser la tête ? Selon les cas, la transition se déroule plus ou moins facilement.
Si l’objectif est d’obtenir un maximum de chatons en bonne santé à 2-3 mois ( ! ), laisser opérer la sélection naturelle n’est donc pas forcément la meilleure méthode. Il peut être préférable d’intervenir préventivement en facilitant la transition plutôt que de devoir essuyer les conséquences d’un sevrage raté.
Les principes de la transition alimentaireIl s’agit de favoriser le passage de l’alimentation lactée à l’alimentation solide en utilisant un aliment "de transition". Il n’y a pas de méthode infaillible, simplement quelques grands principes à respecter. Il serait logique d’utiliser d’emblée l’aliment qui doit servir ultérieurement à nourrir les chatons. Cela éviterait un deuxième changement d’aliment. En pratique, le chaton en décide parfois autrement et préfère un aliment particulier, différent de ce qui était prévu initialement. A la limite, peu importe, il s’agit dans un premier temps de vaincre les réticences du chaton vis à vis des aliments solides grâce à un aliment de transition appétant et seul compte le résultat. Il est toujours temps ultérieurement de corriger le tir. Quand débuter ?Commencer l’introduction des aliments solides dés que la lactation devient inadaptée aux besoins des chatons. En général, cela se produit vers 4 semaines, parfois avant (chatte ayant peu de lait, grosse portée,…), parfois plus tard (chaton unique, chatte bonne laitière, …). Le meilleur repère est la courbe de poids des chatons : on peut débuter la transition dés que le gain de poids diminue.
De quelle manière ?La transition doit être progressive pour permettre l’adaptation enzymatique. Évitez donc de retirer brutalement la mère de ses petits. Patience... Les premiers jours, le chaton n’ingère que des quantités infimes. Il faut insister et distribuer fréquemment de petites quantités d’aliments. Évitez les stress surajoutés et limitez l’exposition aux agents infectieux.
Avec quel aliment ?Un aliment appétant. Le chaton qui n’a jamais bu que du lait a peu d’attirance pour les aliments solides. Il est intéressant de conserver une base lactée et d’y adjoindre ce que le jeune a un maximum de chances d’apprécier : des protéines animales. Inutile de proposer des légumes à ce stade ! Un aliment facile à avaler. Jusque là, le chaton a tété. Lui proposer un aliment difficile à ingérer, qu’il faut mâcher, trop gros pour sa bouche, ne le stimule pas franchement. Il préfère les formes semi humides ou mixées. Remarque : La texture des croquettes ne convient pas toujours aux très jeunes et leur appétence est souvent modérée. Si on tient à les utiliser à cet âge, il est souvent nécessaire de les déliter, ce qui s'avère plus ou moins facile selon les marques de croquettes. NB : Il existe une marque disposant d'une gamme "premier âge qui semble donner de bons résultats.
Un aliment hyper digestible. Il faut des protéines et des graisses de haute valeur biologique présentes par exemple dans les laitages, la viande de bonne qualité (viande au sens large : b½uf etc. mais aussi poisson, volaille). L’emploi de céréales pour bébés n’est pas conseillé. D’une part, les protéines de ces composés végétaux sont moins digestibles que les protéines animales. D’autre part, la digestion de l’amidon nécessite un arsenal enzymatique dont le chaton ne dispose pas intégralement. Préférer un aliment concentré car le chaton a de gros besoins énergétiques et mais ne mange que de faibles quantités. L’idéal serait d’utiliser un aliment spécial croissance.
Les modalités pratiquesL’aliment de transition.Il peut être constitué :
Distribution de l’aliment de transition.Si le chaton accepte d'emblée l'aliment, parfait. Les chatons mangent par petites quantités. L’aliment de transition doit être distribué plusieurs fois par jour, si possible tiède pour en augmenter l’appétence (du moins, pas juste sorti du frigidaire !). Il ne faut pas laisser cet aliment en libre service. Non seulement il sèche rapidement, ce que les chatons n’apprécient pas, mais encore le risque de prolifération bactérienne est important. Cette période s’étale généralement sur environ 4-5 jours. La chatte s’intéresse souvent à cet aliment de transition ce qui permet de bénéficier de son rôle éducatif (le chaton tend à imiter sa mère).
Arrêt de l’aliment de transition.Si l’aliment de transition est à base d’un véritable aliment croissance (boites ou croquettes), impeccable. Le chaton peut continuer sur sa lancée en conservant cet aliment pur et non plus dilué avec un laitage. Sinon, dés que la prise alimentaire spontanée est franche, le régime est progressivement corrigé. Soit en substituant petit à petit un réel aliment croissance (boites ou croquettes) à l’aliment de transition, soit en essayant d'instaurer une alimentation ménagère équilibrée en ajoutant à la viande une source de minéraux et de vitamines et un peu de légumes.
Finalement, le sevrage s’est-il bien passé ?La transition est considérée comme réussie si :
Si vous obtenez ce résultat par d’autres moyens, surtout, ne changez rien : votre méthode marche pour vos chatons et c’est l’essentiel ! Si par contre vous vivez des sevrages laborieux, j’espère vous avoir fournit quelques éléments qui vous permettront de comprendre ce qui se passe et vous aiderons à remédier à ce type de problèmes.
[Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur.] N.B. : Un petit coucou aux sites qui ont pompé ce texte sans vergogne (c'est pas le plus grave, au moins l'information circule), mais sans citer leur source (et là, c'est non seulement incorrect mais intellectuellement malhonnête).
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