Véronique DUBOS

Mise à jour septembre 2004, Mise en ligne 01 janvier 2006

Liens vérifiés le 18 mars 2007

L'alimentation par sonde

[Ang Yang Algakjongi Koyangi]

Allaitement artificiel du chaton : l'alimentation par sonde

Pourquoi nourrir à la sonde ?

  • Classiquement, l’alimentation par sonde "gastrique" est utilisée lorsque le chaton refuse de téter. L’objectif est de le nourrir sans avoir à se battre avec lui pour lui faire boire son biberon et risquer une "fausse route". Dans cette indication, le sondage a des limites :
    • Il ne s'agit là que d'un traitement symptomatique : on évite que le chaton ne meurt trop rapidement. Il faut en parallèle chercher la cause de l'anorexie et la traiter.
    • Il ne faut pas alimenter de force un chaton trop mal en point. Un chaton froid, déshydraté ou en hypoglycémie présente une paralysie du tube digestif, il est incapable de digérer et d'utiliser le lait qu'on lui fournit. Un tel chaton doit être traité médicalement avant sondage (réchauffement, réhydratation, administration de glucose etc.).
    • Au-delà de l'âge de 15 jours, le sondage devient difficile.
  • Le gavage dépanne également dans le cas de chatons trop faibles pour téter. Il n'est alors utilisé que momentanément.
  • C’est le traitement de base de ce qu’il est convenu d’appeler le syndrome de dépérissement idiopathique (le chaton se laisse mourir sans qu’aucune cause médicale ne puisse être mise en évidence malgré des recherches approfondies).
  • Enfin, cette méthode est parfois utilisée pour gagner du temps. De fait, elle a l’avantage d’être plus rapide que le biberonnage, ce qui est appréciable face à une portée nombreuse. En effet, à raison de 7 repas par jour, nourrir une portée de 8 chatons devient un travail à plein temps…Néanmoins, utilisé seul, le sondage ne satisfait pas l'instinct de succion des petits !

Le matériel

Le matériel nécessaire

Il suffit d'une seringue et d'un "tuyau" servant de sonde.

Personnellement, j'utilise une tubulure souple, type Epijet dont je supprime l'aiguille (Figure 1).

[de quoi faire une sonde digestive]

Figure 1 : Préparation du matériel.

Il est possible d'utiliser des sondes en caoutchouc de petit diamètre, mais le prix de revient est différent et il faut généralement les commander .... Certains utilisent des sondes urinaires. Et il doit y avoir moyen d'utiliser d'autres choses encore ! L'Epijet a l'avantage de ne rien coûter ou presque (on n'hésite donc pas à en changer), d'être souple sans être mou, d'exister dans plusieurs diamètres, d'être disponible immédiatement chez quasiment tous les vétérinaires, d'être transparent. Le choix est une question de goût de l'éleveur !

Préparation du matériel

La bonne longueur d'intubation correspond à 75% de la distance séparant le nez de la dernière côte, c'est à dire grosso modo du bout du nez à l'arrière du coude. Un repère est marqué sur la sonde à ce niveau : coup de marqueur, bout de sparadrap ou autre. Si le tube est trop long, il risque de se couder dans l'œsophage et de blesser le chaton.

[longeur de la sonde]

Figure 2 : Mesure de la longueur de sonde

La longueur est remesurée chaque semaine : le chaton grandit mais pas la sonde !

Comment procéder ?

Première méthode.

Tout d'abord, on adapte la seringue à la tubulure, on évacue l'air de la tubulure et on humidifie l'extrémité du tube (avec une goutte de lait).

Le chaton est allongé sur le ventre sur une surface plane (position normale de tétée) ou tenu debout (c'est parfois plus pratique lorsque la bestiole s'agite !). La bouche est doucement entrouverte, la tête en position naturelle (ni en extension : risque de passer dans la trachée, ni en flexion : la sonde ne passe pas).

La sonde est glissée sur la langue. Un chaton en bonne santé a tendance à mâchouiller sa sonde. On attend le réflexe de déglutition, favorisé par la présence d'une micro-goutte de lait au bout du tube. Puis on pousse la sonde jusqu'à la marque (Figure 3). Il ne doit pas y avoir de résistance au passage de la sonde : une résistance indique un passage dans la trachée.

Le lait est administré lentement, en environ 1 minute, de manière à permettre la dilatation de l'estomac, de préférence en deux temps. On injecte la moitié de la quantité prévue dans la seringue puis, après un arrêt de quelques secondes, le reste du repas est administré.

Après le repas, l'abdomen doit être bombé mais pas distendu.

[Passage de la sonde œsophagienne] [Passage de la sonde œsophagienne]

Figure 3 : Passage de la sonde œsophagienne.

Deuxième méthode.

On peut également procéder en deux temps : passer la sonde dans un premier temps et ne brancher la seringue qu'après s'être assuré d'être dans l'estomac.

C'est probablement plus prudent, parfois plus simple si le chaton est docile mais pas toujours facile si le chaton s'agite. De plus, si on fait glisser la sonde sans jamais forcer et si on a bien mesuré la longueur de tubulure, il est impossible d'enfoncer la sonde jusqu'au repère si on est dans l'appareil respiratoire (compte tenu du diamètre des bronches, si la sonde n'est pas dans l'œsophage, on sent une résistance bien avant).

 

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