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Véronique DUBOS Septembre 2001, MAJ septembre 2004, Mise en ligne 01 septembre 2005 0 Le biberonAllaitement artificiel du chaton : le "biberonnage"Il arrive que l’éleveur soit obligé de nourrir lui-même ses chatons.
Les problèmes rencontrés lors d'allaitement artificielDes problèmes infectieuxLe nouveau-né est très sensible aux micro-organismes.
Le respect des règles d'hygiène est donc primordial. Il conditionne en grande partie la réussite de l'allaitement artificiel. Le risque infectieux est encore plus grand si le chaton n’a pas pu téter sa mère durant les premières 24 heures et ne bénéficie pas de l’immunité transmise par le colostrum. Des problèmes mécaniquesLe problème le plus fréquent sur les chatons biberonnés est la fausse déglutition. Du lait passe dans les poumons au lieu d’aller dans l’estomac et c’est la broncho-pneumonie, généralement fatale. Il ne faut donc jamais forcer le chaton et résister à la tentation de lui envoyer une bonne giclée au fond de la gorge. Des problèmes dus à l'alimentationIls sont de deux ordres : soit le lait ne permet pas une croissance satisfaisante, soit il rend carrément le chaton malade ! 1 - Tous les laits maternisés ne sont pas équivalents en terme de composition et de digestibilité.
2 - Indépendamment de la qualité intrinsèque du lait, une mauvaise préparation des biberons peut être responsable de troubles.
3 - Enfin, les modalités de distribution des repas ont leur part de responsabilité dans l'apparition de troubles, en particulier digestifs.
Les modalités pratiques du biberonnageConcernant le biberonnage pratique, les données disponibles à droite ou à gauche sont extrêmement variables. Il est donc difficile de proposer une "norme" faisant l’unanimité. Le laitChoix d’un laitIl ne suffit pas de lire la composition du produit sur la boite pour trouver le bon lait :
Il vaut donc mieux tabler sur un lait connu pour être une valeur sûre, quitte à en changer si le chaton en décide comme ça, plutôt que de se précipiter bille en tête sur ce qui peut sembler théoriquement le mieux au vu de la notice d’utilisation. Préparation et conservationUn détail tout bête : lire le mode d’emploi et le suivre ! La quantité d’eau par rapport à la quantité de poudre ne se décide pas au hasard.
Il convient donc de vérifier le volume d’eau réellement contenu dans le biberon utilisé et au besoin de marquer la bonne graduation au bon endroit. Dans l'idéal, le lait doit être préparé juste avant le repas. Si l’éleveur prépare des quantités trop importantes, il devra conserver l'excédant au réfrigérateur pour éviter les proliférations bactériennes et le réchauffer avant de le distribuer. Le lait doit être distribué à 37-38°C Fréquence et quantitésLorsqu'il tète sa mère, le chaton prend spontanément de petits volumes de lait, à intervalles rapprochés, de l'ordre de 20 par jour. Lors d'allaitement artificiel, ce rythme est impossible à tenir ! Les repas distribués sont donc plus volumineux et moins fréquents. Pour la première semaine, 5 repas par jour constituent un minimum. Un rythme de 7 repas journaliers est préférable. Par exemple, en commençant tôt le matin et en finissant tard le soir, à raison d'un repas toutes les 2h1/2 3h, donner des biberons à 7h, 9h30, 12h30, 15h, 17h30, 20h30, 23h. Un nouveau-né vigoureux peut théoriquement se passer de biberon pendant 8 heures et permettre à son éleveur de faire sa nuit de sommeil ! Pour un chaton faiblard par contre, il vaut mieux prévoir une tétée nocturne. Ultérieurement, le nombre de repas journaliers est diminué progressivement (Tableau 1).
Un chaton boit globalement 25% de son poids par jour (20 à 30 % selon le type de lait). Cela représente 20 à 30 ml de lait par jour pour un chaton de 100g et 60 à 90 ml pour un chaton de 300g. Remarque il faut environ 3 ml de lait pour que le chaton gagne 1 g de poids et en allaitement naturel, un chaton prend 10-15 g par jour. Le volume de chaque repas, fonction du volume de l'estomac, avoisine les 5 ml
pour 100g de poids. Soit 5 ml de lait par repas pour un chaton de 100g et 15 ml pour un chaton de 300g. Le volume des repas est augmenté tous les jours d'environ 1 ml par repas. Évidemment, il faut s'adapter. Pour se résumer et à titre uniquement indicatif, cela donne quelque chose du genre :
HygièneLe matériel doit être nettoyé immédiatement après chaque utilisation. D'abord à l'eau froide puis à l'eau chaude, pour éviter de coaguler le lait sur les parois du biberon. L'idéal est ensuite de stériliser le matériel, surtout lorsque le chaton n'a pas bu le colostrum. Il suffit de mettre le biberon à bouillir, ce n’est pas bien compliqué. Biberons et tétinesIl existe différents biberons. C'est une question de goûts et d'habitudes.
La tétine est percée (avec une aiguille chauffée par exemple) ou fendue au rasoir de façon à ce que, lorsque le biberon est renversé, le lait suinte doucement. Si le trou est trop gros, le chaton risque d'avaler de travers, s'il est trop petit, le chaton s'épuise à téter sans succès. Il existe des tétines longues et fines, mais même un nouveau-né s’adapte parfaitement à la taille de la tétine "standard". Comment procéder ?Mettre un nouveau-né bien portant au biberon est généralement facile : il a le réflexe de succion et tète tout ce qu'il trouve, même les doigts. Il tète au biberon en quelques minutes. Habituer un chaton plus âgé peut prendre davantage de temps. Il faut parfois plus d'1/4 d'heure avant qu'il comprenne comment se servir d'un biberon.
Avant toute chose, le chaton doit être bien réveillé avant le repas. Le chaton est tenu, la tête légèrement relevée, dans une position similaire à celle qu'il aurait en tétant sa mère. Faire suinter une goutte de lait au bout de la tétine ou de la seringue permet d’amorcer le démarrage rapidement. Le chaton doit pouvoir aspirer le lait de lui-même et le lait ne doit pratiquement pas refluer aux babines.
Souvent, le chaton n'absorbe pas tout son repas d'une traite mais en deux fois, avec une petite pose entre les deux : ne pas retirer le biberon trop vite !
Ce qu'il ne faut pas faire :
Vers 3 semaines, le chaton est sensé pouvoir commencer à laper. Il est alors possible de l'entraîner à boire dans un récipient plat. Remarque pour les bricoleurs : Une fois les chatons familiarisés à l'usage du biberon (à partir de la
deuxième semaine), il serait envisageable de bricoler un système pour procéder
à un allaitement collectif.
ConclusionRien ne remplace l’allaitement maternel. Même bien mené, l’allaitement artificiel permet rarement une croissance équivalente à la croissance normale. Aussi, avant de se lancer dans l'allaitement artificiel, vaut-il mieux envisager les autres solutions et essayer de trouver une mère de remplacement. L’éleveur qui tient à faire reproduire une chatte à problème (dont il sait par expérience qu'elle n'assurera pas sa lactation), a tout intérêt à la synchroniser avec une autre chatte, bonne mère, qui assumera la lactation. Lors d’allaitement artificiel, il faut adapter sa façon de faire en fonction des résultats obtenus.
Références :
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