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Rapport COPERCI sur la gestion des races de l'espèce canine. (Fichier PDF 850 ko) Mise en ligne 23 avril 2006
PropositionsRapport COPERCI sur la gestion des races - 6/8 - PropositionsLes propositions qui suivent doivent permettre la mise en place d'un système qui réponde à la demande des cynophiles, des pouvoirs publics et de tous les possesseurs de chiens (LOF et non-LOF). Elles se caractérisent par :
IV.1. - Propositions concernant la SCC et ses associations affiliéesIV.1.1. - Améliorer la gestion associative en modernisant les statuts et le fonctionnement de la SCC et de ses associations affiliéesOn inclut ici dans le mot "statuts" le règlement intérieur de la SCC, les statuts-types et les règlements intérieurs-types des associations affiliées. IV.1.1.1. - Purger les textes de base de la SCC d'un certain nombre d'archaïsmes et dispositions sources de dysfonctionnements.En conséquences des anomalies constatées (cf. III.1.2), il convient de :
IV.1.1.2. - Assurer la représentation de tous les acteurs intéressésLes constats de la partie III démontrent, rappelons-le, l'absence dans les instances dirigeantes (SCC, clubs de races, SCR) d'acteurs importants de la cynophilie : les clubs d'utilisation d'une part, les éleveurs professionnels d'autre part. Il convient en conséquence d'assurer leur reconnaissance en permettant à leurs représentants de siéger dans les comités.
IV.1.1.3. - Corriger la cause principale d'une oligarchie néfasteA cette fin, il conviendrait d'interdire le cumul des fonctions de juge avec celles de membre du Comité de la SCC, de président de club de race et de président de SCR. Cela ne signifie évidemment pas qu'un juge ne puisse pas accéder à des fonctions dirigeantes. Cela impliquerait par contre qu'un dirigeant s'abstienne de juger pendant la durée du mandat qu'il exerce. Ce principe est d'application évidente dans la plupart des autres espèces. Son respect semble indispensable pour la mission. Toutefois, après discussion avec de nombreux dirigeants, il apparaît que des dérogations raisonnables pourraient être admises. Par exemple, un membre du Comité de la SCC pourrait être admis à .juger dans sa race favorite un nombre de fois limité chaque année. IV.1.1.4. - Moderniser la composition du Comité de la SCCIl résulte de la nécessaire représentation des acteurs principaux de la cynophilie (cf. IV.1.1.2) que le Comité de la SCC doit intégrer de nouveaux membres mais aussi assurer une représentation plus équilibrée et plus ouverte. Le nombre des représentants des clubs de races ne doit pas être augmenté et doit assurer une représentation équitable des groupes de races. Le plus simple serait d'avoir un représentant par groupe, dont pour l'ensemble des dix groupes un éleveur professionnel. La représentation des clubs d'utilisation doit être introduite, celle des SCR pouvant être diminuée (avec dix représentants, elles s'avèrent sur-représentées et bénéficieraient d'une sorte de double représentation avec celle des clubs d'utilisation). Enfin l'introduction de personnalités qualifiées n'appartenant pas obligatoirement à des organisations affiliées doit être promue afin d'apporter une indispensable lumière extérieure aux débats. On pourrait ainsi retenir la distribution suivante :
IV.1.1.5. - Moderniser le mode d'élection du président de la SCCDu fait des modalités actuelles, l'élection du président de la SCC n'est pas fondée sur un programme et se dispense de la présentation d'une équipe (cf. III 1.6). A l'image du mode d'élection qui régit depuis déjà plusieurs décennies les fédérations sportives et qui a largement démontré son intérêt et ses avantages, nous préconisons que :
IV.1.1.6. - Harmoniser le mode de désignation des grands électeursCompte tenu de leur diversité (cf. III.1.6), les conditions de désignation des grands électeurs dans les clubs et SCR en vue de l'élection des administrateurs du Comité de la SCC doivent être harmonisées. Il conviendrait que les statuts fixent ce mode de désignation. Notre préférence va à un mode de désignation par les adhérents de l'association lors de leur assemblée générale. IV.1.1.7. - Simplifier l'organisation des SCRLe constat a été fait (cf. III.1.8) des inconvénients générés par des sociétés régionales d'importance très hétérogène. En conséquence, il ne devrait y avoir qu'une seule association territoriale affiliée par la SCC par région administrative. Elle aurait pour adhérents des individus personnes physiques et des personnes morales et aurait les fonctions dévolues classiquement : organisation des expositions et épreuves, affiliation et contrôle des clubs d'utilisation. Ce qui entraîne de facto l'abrogation des affiliations qui ne remplissent pas ces conditions territoriales. Ce qui entraîne également la résolution du problème de la légalité de l'entité "fédération canine régionale". Selon le contexte et les nécessités géographiques, rien n'empêcherait évidemment les SCR de développer en leur sein des structures départementales à autonomie variable mais qui ne pourraient pas bénéficier de l'affiliation directe de la SCC. IV.1.1.8. - Améliorer et moderniser le fonctionnement interne de la SCC
IV.1.2. - Propositions concernant la gestion technique des races caninesIV.1.2.1. Valoriser la fonction du jugeOn distinguera ici la fonction de juge de celle d'expert -confirmateur, les propositions de réforme concernant seulement la première.
IV.1.2.2. - Dynamiser la politique des clubs de raceLes clubs de race doivent se voir fixer par la SCC un cahier des charges qui les conduise à la mise en place d'une réelle politique de gestion des races (ce que les clubs actifs font déjà). Au maintien de l'affiliation devrait être associée l'acceptation d'une politique contractuelle. Les exigences du cahier des charges pourraient concerner :
Les commissions spécialisées de la SCC valideraient les propositions des clubs ou les amenderaient. Les clubs ne pouvant satisfaire ces demandes devraient bénéficier d'une aide. En cas d'échec récidivant, il serait proposé un regroupement. En dernier recours, il pourrait être procédé à une désaffiliation avec remplacement. Le principe d'un club pour une ou plusieurs races doit être privilégié. Les rassemblements au sein d'un même club de plusieurs races (ou au sein d'une fédération de plusieurs clubs de race) doivent être favorisés, notamment pour les clubs modestes en effectifs et en moyens. Les avantages de la réunion de clubs en termes de synergie des compétences et d'économies d'échelle ne sont plus à vanter. IV.1.2.3. - Fiabiliser les signes de traçabilité et de qualité délivrés par la SCCLa SCC a pour mission, compte tenu de sa délégation de service public, de garantir les documents qui certifient les origines. Dans cette optique, quatre chantiers sont prioritaires :
IV.1.2.4. - Assurer la politique de formationLes personnes appelées à des responsabilités au sein de la cynophilie peuvent être compétentes dans un domaine et béotiennes dans un autre. Il paraît souhaitable que des formations soient organisées à leur profit qui intéressent des sujets tels que le droit et la gestion associatifs, les grands principes de zootechnie, de bien-être et de comportement animal... IV.2. - Propositions concernant la tutelle du ministre de l'agricultureOn a vu que les insuffisances dans la gestion des races canines provenaient en partie de l'insuffisance de contrôle de l'État. Il convient en conséquence que le ministre responsable, à savoir celui de l'agriculture, mette en place un système de tutelle effectif et efficace. Pour rester réaliste, le système ne doit cependant pas faire appel à une implication plus importante en terme de moyens. IV.2.1. - Une tutelle partenariale sur la base d'un cahier des charges et d'un contrat d'objectifs régulierLa délégation de l'État doit s'exprimer par un ensemble d'obligations et d'objectifs. Rappelons qu'aujourd'hui l'arrêté du 20 mai 1994 qui confie la gestion du LOF à la SCC ne contient aucune condition ou cahiers des charges en contrepartie du monopole accordé (cf. III.3.2.1). Un projet de décret simple remplaçant celui de 1974 est depuis trois ans en cours de discussion. Cependant c'est l'arrêté du ministre de l'agriculture accordant la délégation de gestion du LOF qui doit fixer le cahier des charges définissant les obligations du délégataire et notamment celles de :
IV.2.2. - La désignation d'un délégué ministériel auprès du Comité de la SCCA l'instar de ce que l'on a pu apprécier dans le mouvement sportif, un lien significatif doit être assuré entre le ministère de l'agriculture et la SCC par la création de la fonction de délégué du ministère auprès de la SCC. L'arrêté d'agrément préciserait que l'agent désigné assiste de droit aux assemblées générales et aux séances du Comité de la SCC sans voix délibérative, donc sans associer le ministère aux décisions. Son rôle serait d'entretenir un lien permanent et harmonieux entre la tutelle et le délégataire. IV.2.3. - Mise en place d'une commission de suivi de la délégationLa commission de suivi est l'instrument de base de la tutelle : c'est la commission scientifique et technique du décret de 1974, mais avec une fonction de contrôle affirmée et une composition qui en fait non plus une commission paritaire, mais une commission relevant explicitement du ministre de l'agriculture qui nomme son président et en fixe sa composition. Son rôle, en clair, est d'assurer la tutelle que l'État ne peut assurer directement et quotidiennement. La commission pourra :
Ses attributions doivent exclure les demandes des particuliers et les questions électorales. Sa composition est fixée par arrêté du ministre et ne peut pas être paritaire si cette instance doit jouer son rôle de commission administrative. Elle pourrait être constituée pour un tiers par de représentants de l'administration, pour un second tiers de personnalités scientifiques et techniques (choisies et nommées par le ministre de l'agriculture) et pour un tiers de personnes nommées par le ministre sur proposition du délégataire. Le caractère opérationnel de la commission doit être souligné puisque c'est elle qui va assurer la tutelle technique du système. Un règlement intérieur fixera son mode de fonctionnement. Un secrétariat lui sera adjoint dont il conviendra de préciser les modalités. Cette commission induira quelques dépenses même si celles-ci restent modestes. Ainsi la participation des experts (extérieurs à l'administration) devrait être indemnisée, de même que l'organisme assurant le secrétariat. Ces financements devraient être à la charge de l'organisme contrôlé puisque c'est lui qui en dernier ressort bénéficiera des travaux de la commission. IV.2.4. - La CNAG (Commission nationale d'amélioration génétique)On a vu que la CNAG n'a pas été utilisée pour ce qui concerne l'espèce canine (cf. III.3.2.2). D'une façon générale, il est prévu que son rôle évolue. Un projet de loi d'orientation agricole qui a notamment pour objet d'actualiser le dispositif mis en place par la loi de 1966 sur l'élevage pourrait être examiné par le Parlement à l'automne prochain. Les grandes lignes du projet pour ce qui concerne la génétique animale seraient :
Il convient de connaître ce projet puisqu'il intéresse toute la génétique animale. Cependant, dans la mesure où la commission de suivi décrite ci-dessus serait opérationnelle, on peut se demander si il est utile d'ajouter un étage supplémentaire au suivi de la génétique canine. Notre proposition est plutôt de ne pas compliquer inutilement le système de suivi et de laisser à la commission de suivi l'exclusivité de la génétique canine: autrement dit, pour l'espèce canine, le rôle de la CNAG serait assuré par la commission de suivi. IV.2.5. - Clarifier les situations juridiques irrégulièresIl convient d'examiner la question de l'agrément des clubs de race qui seraient affiliés par la SCC et non agréés par le ministre de l'agriculture (cf. III.3.2.2). Ces clubs doivent, dans la mesure où rien ne s y oppose, être désormais rapidement agréés. Un autre sujet doit impérativement bénéficier d'une analyse juridique : les articles L.211-17 et R.*211-9 du code rural prévoient que l'activité de mordant ne peut se dérouler, pour ce qui concerne la sélection des chiens de race, que dans le cadre d'épreuves de travail organisées par une association agréée par le ministre de l'agriculture. L'arrêté du 26 octobre 2001 pris en application de ces textes confie l'agrément à une commission (la CUN) de la SCC. Il existe ici une délégation de fait qui n'a pas été prévue par la loi. IV.2.6. - Procéder régulièrement à un audit administratif et financier de la SCCLa présente mission a pour objet d'analyser l'ensemble de l'organisation de la gestion des races canines en France. Elle ne concerne pas l'organisation interne, la gestion financière, les procédures de recrutement du personnel, les procédures d'achat de biens et de services de la SCC. La mission recommande que régulièrement (tous les trois à cinq ans) un audit administratif et financier du délégataire du service publie de la gestion du LOF soit réalisé par les services d'inspection de l'administration. IV.3. - Proposition concernant la filière canineAinsi qu'on peut le déplorer, la filière canine, contrairement à toutes les autres filières de production animale, ne bénéficie d'aucune structuration et manque cruellement d'un organisme fédérateur qui en soit le moteur. Comme nous l'ont confirmé la quasi unanimité de nos interlocuteurs, il convient d'y remédier rapidement en prenant en compte les leçons de l'échec de "Institut technique de l'animal de compagnie" en 2001. D'abord, il semble indispensable que, dans un premier temps au moins, l'organisme à créer ne concerne que le chien afin d'éviter les inerties de départ dues aux divergences de préoccupations spécifiques. Ensuite. il apparaît opportun que le ministère de l'agriculture s'implique de façon volontariste dans l'émergence de la structure et lui apporte les aides stratégiques nécessaires à son démarrage. En se positionnant comme catalyseur de la dynamisation d'une filière socio-économique, l'État ne s'écarterait pas, nous semble-t-il, de sa mission. Enfin, il importe de ne pas cantonner cette structure dans un domaine exclusivement technique. Elle doit être apte à appréhender également des problématiques économiques, sociales, sociétales et scientifiques. Elle doit être assez vite capable de créer son propre observatoire et de constituer une banque de données dont l'opportunité n'est pas discutable. Autrement dit, le ministère de l'agriculture doit prendre au plus tôt l'initiative de créer l'Institut du chien dont le concept reste à finaliser mais dont l'émergence correspond à une véritable attente de la part de l'ensemble des acteurs concernés. A noter que cet organisme devra pouvoir rapidement trouver les moyens de son financement et de son développement dans les ressources propres de la filière.
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